Spiritualité


L’homme (ou la femme) qui devient Franc-maçon entreprend une démarche spirituelle. Cette mise sur la voie (tel est le sens premier du mot « initiation ») procède de la libre volonté de celui (ou celle) qui , après mûre réflexion, a décidé de s’engager.

C’est une quête exigeante mais enthousiasmante . Elle requiert, certes, quelques « sacrifices » mais rien qui aliène la liberté de chacun ou entrave sa vie personnelle . (Diriez-vous d’un engagement syndical, politique, associatif, etc.. qu’ils sont exempts de « sacrifices » ? ) Or, la quête spirituelle du Franc-maçon ne se réfère à aucun dogme.

L’atmosphère de la Loge lorsqu’elle travaille selon les formes traditionnelles permet d’entrer en soi-même. Il s’ensuit peu à peu une conversion du regard qui permet d’aborder les vicissitudes de la vie de manière plus positive en démêlant l’essentiel de l’accessoire . La mort, par exemple, si redoutée dans nos sociétés mécanistes, reprend tout son sens, celui que connaissaient bien les Anciens, celui que partagent aujourd’hui encore les hommes de Tradition répandus sur la surface de la terre. Rien ne meurt, tout est vivant .

On a compris que cette quête spirituelle va plus loin qu’une simple démarche psychique, même s’il est parfois utile de « faire le ménage » dans le désordre de son Moi personnel et étriqué, (ne serait-ce que pour discipliner les ardeurs excessives de notre Ego).La quête spirituelle, en un mot : l’Initiation, n’est pas subordonnée à une religion quelconque. Elle ne lui est pas non plus antinomique. Le croyant y trouve sa place, tout comme l’agnostique. C’est pourquoi nous parlons de « spiritualité laïque ».

La présence de la Bible (comme Volume de la Loi Sacrée) , l’invocation du Grand Architecte de l’Univers (GADLU : voir ce mot) n’inférent aucune sujétion à une religion particulière… La Franc-maçonnerie a pris naissance en Occident . Elle se réfere donc à des symboles et à des mythes hérités du judaïsme et du christianisme. Mais il en est d’autres , qui renvoient à d’autres spiritualités (Islam, Tao, bouddhisme..) ou systémes philosophiques (pythagoricien ou platonicien par exemple..)

La quête spirituelle est avant tout personnelle.. La Franc maçonnerie n’impose aucune limite à cette recherche, qui s’enrichit des racines évoquées ci-dessus, mais aussi et surtout des multiples expériences et rencontres de la vie en Loge et au dehors.

A ce travail , il convient seulement , pour être efficace, d’assigner un impératif : l’assiduité. Deux réunions par mois, en soirée. (sauf excuse familiale, professionnelle, ou bien sûr pour raison de santé)

Parce que le Rite , qui est notre guide, il faut le vivre en continu .

Parce que notre Temple intérieur s’échafaude pierre après pierre..

Trop de pierres manquent à l’appel et l’édifice se lézarde.

D’avance, bonne route !

Elle s’appuie sur des rituels, un langage symbolique , une manière de travailler spécifiques à la Franc-maçonnerie. Et cette quête ne peut être partagée que par celles et ceux qui l’ont entreprise. D’où le secret qui entoure (de façon toute relative) nos rituels. Car le Rite , pour être compris , doit être vécu , éprouvé. C’est ce travail qui permet à chacun, progressivement, d’approcher un niveau de réalité imperceptible à quiconque ne la cherche pas .

Cette réalité est de nature spirituelle .Cela veut dire qu’il faut la rechercher au plus profond de soi-même. Etant donnée l’agitation du monde extérieur, cette recherche ne peut se faire que dans certaines conditions de paix et de sérénité partagées. Le travail en Loge « à couvert » répond à cette absolue nécessité de « retrait », le temps de faire le vide en soi pour se remplir du bon air de la Fraternité. (voir ce mot)